À la découverte de Beethoven et la musique de scène !

Bonjour les enfants !

En ce moment je joue une œuvre de Beethoven avec Insula orchestra. Son nom : Egmont, et c’est une musique de scène. Mais qu’est-ce que c’est ? Au départ, Egmont est une pièce de théâtre écrite par Goethe, un écrivain allemand. Ici tu peux voir son portrait :

Beethoven a ensuite imaginé une version musicale d’Egmont pour accompagner la pièce de théâtre : c’est pour cela qu’on l’appelle musique de scène. C’est amusant parce que lorsque je joue Egmont, tout autour de moi il y a non seulement l’orchestre, mais aussi des actrices et des acteurs !


Est-ce que tu connais Beethoven ? Son nom complet est Ludwig van Beethoven et il est allemand (Ludwig est l’équivalent allemand de Louis). Il est né dans une famille de musiciens en 1770, il y a presque 250 ans. Dès ses cinq ans il commence à apprendre la musique. C’est un virtuose du piano. Cela veut dire qu’il est un pianiste très doué.

Voici son portrait. Il a l’air très concentré. Que fait-il d’après toi ?

À vingt-deux ans Beethoven s’installe à Vienne, en Autriche. C’est là que tous les musiciens, artistes et intellectuels de l’époque viennent vivre. Il est rapidement célèbre comme pianiste, mais surtout comme compositeur. Mais Beethoven, alors qu’il a à peine vingt-sept ans, devient sourd. Ce qui suit va peut-être t’étonner, car même sourd, il continue de composer, jusqu’à sa mort en 1827. À ton avis, comment peut-on écrire de la musique alors qu’on ne l’entend pas ? Je t’en reparle la semaine prochaine.

Beethoven a mis en musique d’autres pièces de théâtre ! Je te propose d’écouter un extrait du Roi Étienne. Cette musique de scène raconte la vie du roi Étienne Ier, qui a fondé l’état hongrois. D’après toi, quel moment de l’histoire cette musique pourrait-elle accompagner ?

— Aude

Illustrations
Haut : Joseph Karl Stieler, Johann Wolfgang von Goethe à 80 ans, 1828, Huile sur toile, 78 x 63,8 cm, Neue Pinakothek (Munich, Allemagne)
Bas : Joseph Karl Stieler, Portrait de Ludwig van Beethoven composant la Missa Solemnis, 1820, Huile sur toile, 62 x 50 cm, 
Maison de Beethoven (Bonn, Allemagne)

Connais-tu… Le Roi des Aulnes ?

Bonjour les enfants,

Aujourd’hui, j’aimerais t’en dire plus sur l’histoire racontée par Schubert dans son lied : Le Roi des Aulnes.
Au départ, Le Roi des Aulnes est un poème écrit par un auteur allemand très célèbre : Johann Wolfgang von Goethe. Il vécut à la même époque que Schubert.

Puisque le poème de Goethe plaisait beaucoup à Schubert, il décida de le mettre en musique. C’est ainsi que le poème est devenu un lied.
Le Roi des Aulnes est une créature mystérieuse qui hante les forêts et effraie les voyageurs. Un père et son fils, en pleine nuit, à cheval, vont croiser ce personnage inquiétant.

Le texte de Goethe est en allemand mais je te propose d’en lire une traduction française.

 Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ? C’est le père avec son enfant ;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud.

« — Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d’effroi ton visage ?

— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ?

— Mon fils, c’est un banc de brouillard.

— Cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage, Et ma mère possède de nombreux habits d’or.

— Mon père, mon père, et n’entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ?

— Sois calme, reste calme, mon enfant !
C’est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s’occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ?

— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t’aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j’utiliserai la force.

— Mon père, mon père, maintenant il m’empoigne ! Le Roi des Aulnes m’a fait mal ! »

Le père frissonne d’horreur, il galope à vive allure, Il tient dans ses bras l’enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port ;
Dans ses bras l’enfant était mort.

Et maintenant si tu réécoutais ce lied de Schubert ?

À bientôt

— Aude